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OXYMORE

by Jonas

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  • Compact Disc (CD) + Digital Album

    Jonas: texte et rap
    Cédric Schaerer: piano
    Mathieu Karcher: guitare
    Christophe Chambet: contrebasse
    Maxence Sibille: batterie

    Yvan Bing: production musicale
    Enregistré au Blend Studio par Yvan Bing
    Mixé au Kitchen Studio par Yvan Bing
    Masterisé au Studio du Flon par Greg Dubuis

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1.
Le Large 03:23
Les amis, j’ai largué les amarres en jetant l’encre Sur une mer de papier, l'oxymore origami Mis à mal, j’ai plié mes feuilles pour en faire un bateau Mis les malles à la calle, en haut du mât aucun drapeau La famille, j’ai sabré le cordon, emmêlé dans les cordages Depuis que j’ai pris le courant pour port d’attache Cherchant mon cœur d’apache, continue malgré les naufrages Rap même sous l’orage, des belles plages en eaux fraîches Une canne à pêche et une bouteille qu’on lance à l’eau Est-ce un appel à l’aide ou en absence, Allo Y a quelqu’un, quelqu’une, quand tout paraît quelconque Dans une tempête de calculs, je mets les voiles et certains pensent Quel con ! Désolé je n’suis pas un produit (croche et Erwan) Laissez- moi m’isoler à mes oreilles vos discours font trop d’bruit La vie n’a pas d’prix, mais dans quel sens du terme Je crois que tout dépend de la façon dont tu t’aimes Lâchez moi la grappe avec vos drapeaux comme attrape-mouches Bave de crapaud comme cartouche L'ignorance nous rattrape de partout, couche par couche Prêts à abattre pour la couleur d'une paire de babouches En fait je m’en tape que tu m’répètes ce que t’as lu Je préfère encore que tu m’relates ce que t’as ressenti quand t’as bu L’abus de conformisme, voile la vue, tue la promiscuité Les vices face aux refus attendent juste la prochaine cuite Des fois, je n’crois plus au bien ni au mal Ni à un camp plus valable, laisse les méchants à Bioman L'intox se deal au kilogramme, en tonnes, et la foule crie au drame encore Prie un veau en toc, et se moque que ses idéaux crament Un sens aigu pour développer des thèmes graves Plus dur d'identifier ce qu'on veut, que ce qu'on n'aime pas Aux commandes de mon épave, j'aurais pu brandir le pavillon noir Ou le drapeau blanc, mais même pas, ça va sans dire Peine à ressentir quoi que ce soit Avec toutes ces étiquettes, les quêtes semblent accessoires Sponsorisées par quoi ? Telle est la question Je prends le large vers l'horizon car là j'me sens à l'étroit Lâchez moi la grappe avec vos drapeaux comme attrape-mouches Bave de crapaud comme cartouche L'ignorance nous rattrape de partout, couche par couche Prêts à abattre pour la couleur d'une paire de babouches En pleine brise de la trentaine, dans ma crise, en quarantaine Peine à prendre mon assise, à déployer mes antennes Est-ce juste mon problème ou l'emprise d'une époque terne Please, là j'me sens comme Charlot dans les temps modernes Besoin d'un bol d'air, trop de bordel L'heure de changer de bord quand l'atmosphère devient mortelle Rêve de poser mes orteils, sur une terre sans orgueil Mais là je suis hors-sol, en orbite, donc assez seul Pourquoi les différences poussent à l'agression Serait-ce parce chacun prêche pour sa paresse C'est la guerre des moutons, qu'importe la couleur Même si le dicton dit que c'est la même herbe que nous broutons Arrêtons d'étiqueter, de parler d'équité Déchiquetant les qualités sous prétexte de savoir qui t'es Tout est un, un point c'est tout Et si t'en doutes encore, ben médite un bon coup
2.
Génération 04:51
Les parents, enfants de 68 Un autre monde est possible, mais reste encore en fuite On m'a appris à prendre les autostoppeurs Laisser la porte ouverte, dépasser ses stupeurs Mais les idéaux s'empêtre vite, prennent le salpêtre Les babas passent ensuite pour des sales pitres Le chapitre 2 commence avec l'école Avec les codes des autres milieux, c'est là qu'on décolle Dans la cour, les filles jouent à l'élastique Moi c'est les billes, Panini Mexico 86 Les étrangers venaient du sud de l'Europe Grandir avec Benito, Federico et le rock C'est moi Looping quand on joue à l'agence tout risque J'voulais être Barracuda, mais pour ça j'faisais touriste A la maison pas de télé, donc dessiner Grimper dans les arbres, y a tant à imaginer Premières écritures de textes, me creusant les méninges En marge, enfant qui déménage Mon cousin m'initie à Ludwig et Bérus "La jeunesse emmerde le front national", j'en suis féru L'adolescence se profile, plaire aux filles Découverte du rap et voilà qu'j'perds le fil Être de toutes les parties, montrer sa tête, son style Car pas encore de clips, car pas encore Internet La messe c'est le samedi matin sur MTV Des VHS pour lesquelles tu donnerais même ta vie Sous la capuche, Underground est la devise Nique le commercial, Assassin de la police Témoignages de potes réfugiés de Mogadishu On écoutait ça avec nos cœurs d'artichauts J'achète mes vinyls à Paris, Tikaret Les premiers beatmakers s'entêtent sur Atari Et je perds mon prestige quand le rap français Se trouve dans les grandes surfaces, aah, ça m'fustige Époque Genève des squats, le Goulet Jeunesse en escouade, trainings, trous de boulettes Ca fume des spliffs à l'arrière des trams Mais j'réalise pas que ça sniffe des grammes Encore naïf, et l'esprit dispersé Mais princes de la ville avec le premier disque pressé Nouvel an 2000 la terre tourne encore Une année plus tard les tours dans le décor J'hallucine comme on pointe les muslims Les drones sont téléguidés depuis la mousseline Arrivée dans le monde universitaire J'imaginais pas ceux de mon âge avec un air si terne Merci beaucoup, je mets les bouts, pour quitter mon trou Mon crew, je passe à la radio à Tombouctou (break) Les walkmans ont disparu, les squats ferment Nouvelle politique tendue, le bras de fer Les prostituées font place aux jeunes de l'Est Ca optimise le business, et laisse moins de leste Temps des crédits, du fantasme à la réalité Qui aurait prédit que l'avion soit banalité Des potes ont pété les plombs, on trop fait les cons Drogue, cacheton, prison, égal tarés du béton (break) Arrivée des Roms à tous les coins de rues Les identitaires s'affirment et nous parlent d'intrus Le rap se fait par clips et se veut rentable Moins de beatboxers, y a du son sur les portables A la trentaine, celui qu'a la casquette vissée Ou toujours la boule à Z est victime de calvitie Aussi autour de nous les enfants poussent Les pairs de Stan Smith cèdent la place aux pantoufles Des amis essayent d'arrêter de fumer Les mêmes vices mais plus de peine à assumer Quête d'épanouissement spirituel Évanouissement de la crédibilité des ruelles Des trucs m'échappent, juste en une décade Tant de buts s'écartent, pourtant j'vois plus de came On a quitté son quartier, des parents partis Au ciel, on m'appelle l'ancien, c'est zarbi Soudain marié, mon nom sur la porte On me pose des questions comme: le rap ça rapporte? Figures de style plutôt que gueule de Swag Mais bon, c'est sur les murs de Facebook que j'tagge Poste des dossiers sur l'envers du décor Des mouvements militaires, du diamant avant Anvers Campagnes d'Avaaz, commentaires évasifs L'âge de l'écran ou l'art de rester passif Mais je tilte, comme on faufile Dans les méandres du temps, bientôt monstre fossile Encore des trucs à faire avant d'être un vieux croulant Mais j'compte garder du cran, même en fauteuil roulant La caravane passe et se fait oublier Pour désert un sablier, bientôt plus d'trace
3.
Petit Carré 04:03
Selon l'angle où l'on te regarde, petit carré Ca ne tourne pas rond, quant à tes racines On t'associe toujours à la zone alpine C'est marrant j'y ai jamais vu de cacaoyers Petit carré, quelles sont tes origines? Raconte moi ton arrivée jusqu'ici Serait-ce une cale de bateau qui te turlupine? Une histoire cachée tout au fond des abîmes L'Atlantique se souvient peut-être D'une époque où l'ébène s'obtient pour des indiennes En fait tissus helvétiques, de belle fabrique Puis l'ébène se troquait contre la graine magique Désolé si je croque dans les tabous Mais le monde est à bout depuis le temps qu'on l'escroque Par vanité, petit carré Tu es métisse, enfant d'un crime contre l'humanité Petit carré à l'arrière goût Triangulaire qui r'monte après coup Une équation qui ne tourne pas rond Petit carré tu pourrais demander pardon J'aurais pu m'en tenir au premier couplet Quand le lait et le cacao s'accouplaient Pour la première fois, mais l'histoire se répète Autre contexte, dans un autre endroit Cette fois, on reste en Afrique de l'Ouest La course au fric ne lâche pas plus de leste On a varié les pratiques, et quant aux lois Une éthique d'apparence, vu qu'l'humain a des droits Au port, les entreprises amassent les graines Y a un prix fixé, et des intermédiaires Alors ça débite les enchères, et au début de la chaîne Vu à combien ça achète, on se débrouille à peine Et ces enfants dont on fait trafic Fausses promesses aux parents des pays limitrophes Les planteurs payés si peu, qui ne s'en tirent pas Se payent un brin d'espoir dans ces paires de petits bras Petit carré, remède à la déprime dit-on Y a comme une fausse note cachée dans les demi tons Dans les milliers de tonnes, derrière les milliards Des mômes privés d'avenirs, petit carré corbillard Ne venez pas me dire, que l'on fait ce qu'on peut Mesdames messieurs les pilleurs, pour qui l'humain compte peu Des chiffres et des êtres, consomme, le but du jeu Que le compte soit bon, qu'on amasse des sommes Je viens du pays ou naissent les Gens riches et polis, mais dont le cœur a caillé Une démocratie qui barrit, qu'a le beau rôle Qui se dit neutre, c'est presque trop drôle Mais c'est pas le cas, encore des efforts à faire Deux, trois étranges affaires à sortir du caca-o Au goût triangulaire A l'arrière goût amer, dont on a rien à carrer, petit carré
4.
Frêle pétale, sous un soleil ardent Un secret qui ne s'étale, mais se ravale au dedans Au cœur des dunes, tu te demandes si t'as un grain Ces grands yeux qui m'accrochent te différencient d'un brin Certains nient ton existence, n'acceptent pas Que dans leur nid il y ait aussi une certaine résistance A l'ordre des choses qu'ils appellent naturel D'ici, cela me semble tellement caricatural Pourtant ces envies qui te démangent Tu dois les camoufler, car ta vraie couleur dérange Une inclinaison qui te rendrait détestable Pudiquement, je t'ai surnommé rose des sables Rose des sables, cible des salves Silhouette au galbe gracile Sur les pistes sinueuses, petite alouette Aux grands cils Rose des sables, pétale qui pédale Dans les dunes, un soir à mater les étoiles Dans cette capitale du nulle part, sous la lune Je t'ai écouté me raconter tes histoires Me questionner, tu voulais tout savoir Sur comment c'est là-bas, la façon de percevoir Ceux de ton espèce, est-ce une maladie? Un pêché, une bassesse, iras-tu au paradis? Pardon, je n'ai pas toutes les réponses Mais pense que l'amour s'amuse à voler en tous sens Qui a jamais pu décider ce qu'il ressent? Comme se sentir rose au milieu des ronces Est-ce qu'une rose des sables peut se faner? Combien d'années peut-elle rester condamnée A rentrer son pistil, ravaler sa sève Serrer les lèvres, taire le chant des amours impossibles Ainsi puisse-t-il frayer son lit parmi les ergs Depuis toujours la vie s'amuse à défier les règles En force ou en douce, c'est en rejoignant la course Des nuages, qu'une goutte reste fidèle à sa source Rose des sables, cible des salves Silhouette au galbe gracile Sur les pistes sinueuses, petite alouette Aux grands cils, je te souhaite une vie heureuse
5.
On a rasé les arbres, casé les hommes Et toujours pas déposé les armes On peut causer des drames, en long et en large Mais change-t-on la trame à coups de notes dans la marge On marche sur les pavés qu'un système a posés Théorie et pratique aux extrêmes opposés Tu m'étonnes qu'on ait de la peine à se reposer Dans le giron d'une dépravée déjà ménopausée On appuie sur pause, mais la bande tourne Vers la banqueroute, conséquence d'une surdose D'absurdité, de sinistrose, de surdité Finir au bistrot, troquer sa foi pour une cirrhose Une fois dans l'an, on fait péter la langouste Glousse, porte un toast, pour se redonner un coup d'boost Un coup de boule ouais, celui qu'on s'inflige en douce Par des piges dans le moule, d'où viendra le coup de pouce? On a rasé les arbres, casé les hommes Et toujours pas déposé les armes On a écrasé la vie à phraser des hymnes nationaux, A imposer la connerie en paradigme Entre nous, ça part en steak, entre parenthèses On est contaminé, donc le problème est intrinsèque Parents s'taisent, enfants crient, personne ne s'écoute Salades aux infos, faudrait bien qu'on les égoutte De la paranoïa, celle qui paraît normal Depuis le départ à New York des jumelles, la peur est plus que rentable On fait passer le test Est-on fréquentable? A-t-on assez d'stress? A-t-on perdu l'esprit critique, rendu son jus, pressé? Ou plus pratique, on ne l'a jamais eu Bref, prêt à s'engraisser des discours politiques Sans plus avoir à penser et on a bu à la détresse On a rasé les arbres, casé les hommes Et toujours pas déposé les armes Fins de mois aussi longues que les nuits sont courtes Les loyers grimpent, dur de gagner sa croûte La mie de pain c'était avant, là c'est plus la teuf La maison s'écroule, alors va te faire poutre Même le boycott est devenu un luxe Alors on suce du Ku Klux la praline Mange du Monsanto, pour cinquante centimes Sinon, faites des enfants comme Sarah Palin Arme de destruction passive Au milieu du salon, nouveau produit lessive On a rasé les arbres pour faire du papier toilette Pour remplir quelques mallettes Caser les hommes des Projects aux Palettes Vacances à Benidorm ou en cramant sa barrette Et toujours pas déposer les armes Dans la galère, toujours pas déposer les rames C'est qui ce On, ce con, serait-ce moi au final La farce, le dindon, en phase terminale Pronom à la drôle de mine, tellement impersonnelle Qu'il en perd son latin au fond des latrines On a rasé les arbres, casé les hommes Et toujours pas déposé les armes
6.
Patchwork 04:09
Le jour où t'es apparu, on avait le cœur ouvert Mais les amants retrouvèrent vite ce qui ne leur a pas plu Après un séjour au soleil, le ciel s'est couvert C'est connu qu'après un sprint on est tout raplapla Comment ça se fait qu'on est resté ensemble tout ce temps Quand les étreintes avaient surtout une saveur de repoussement Peut être que quelque part on savait qu'il y avait autre chose Chez cet autre, même si ça ne sentait pas forcément l'eau de rose Tu te fermais comme une huitre, moi comme une porte qu'on claque Le silence se contracte, on reste, mais toujours en fuite Enfin, on avait chacun nos charniers dans les placards Notre route aurait très bien pu se finir dans les platanes Il faut croire que notre histoire a de bons anges gardiens Donc qu'on ne me dise pas que l'amour ne tient à rien T'as mis de l'eau dans mon vin, plutôt du vin dans mon eau Du levain dans mon pain, et un lapin dans mon chapeau Chanson d'amour patchwork, composé de bric et de broc J'ai glissé ma main dans la tienne, puis dans la poche arrière de ton froc C'est vrai, j'ai de la peine avec le romantisme Je peux être blessant quand je suis en piste, que j'ai bu du rhum Mes déclarations ne sont pas toujours appréciées, style "J'regrette pas d'être avec toi même si des fois tu m'as bien fait chier" C'est ma pudeur maladroite, un peu gauche Mon humeur rien-à-battre, ma candeur un peu auch Je mets les pieds dans tes plats végétariens J'te demande pardon, mais range ta fierté, là c'est pas vrai que t'as rien T'as mis de l'eau dans mon vin avec ton accent du lointain Inventé, malgré toi, des mots rigolos, comme plutain T'as mis du levain dans mon pain, et j'ai pas pris de brioche Et si tu prends quelques kilos je ne penserais pas que t'es moche Chanson d'amour patchwork, on tricote comme on peut ses pare-chocs J'ai glissé ma main dans la tienne, puis dans la poche arrière de ton froc Je t'ai appris à faire des contrepèteries Tu m'as appris à la fermer quand ça vaut mieux en contre partie On n'a pas toujours les mêmes priorités en même temps Ranger l'appart, ok, mais juste là c'est emmerdant J'ai du tempéré mes saisons bipolaires Chercher un équilibre entre l'amour fou et mes p'tites colères Combien de fois on aurait pu se casser, plus qu'assez Des échanges qui tombent en panne de sens, même cachés En plus un type un peu rustre et une donzelle en sucre Tout pour finir frustrés, mais nos égos ont su se tasser J'm'arrête moins pour checker des mains, taper des potins avec tous les copains Et toi t'es prête plus vite, ce qui m'évite bien des trop pleins Un homme et une femme apprennent à marcher les deux On reste omelette si l'on n's'est jamais fait casser les œufs T'as mis de l'eau dans mon vin ou l'inverse, mais c'est l'ivresse D'avoir ta main dans mon dos, et la mienne sur tes fesses
7.
La Chance 03:45
La chance ne s'accorde pas en Si, elle a besoin de racines solides Ancrée dans l'ici maintenant, pas dans les films sordides La bonne nouvelle, c'est qu'aujourd'hui on fête Le premier jour de notre futur, on ne te l'as pas dit en fait ? L'aventure t'attend sur le pas d'ta porte Avec de l'inédit, c'est sûr, t'en connais pas d'la sorte Se sortir les pouces du connu, plus un p'tit coup de tonus Passer entre les gouttes, ce qu'il en coûte, juste un cap tenu Les corbeaux sur ma route lèvent mes torts et mes doutes Les voix des morts dans ma soute disent qu'on arrivera à bon port Écoute ce que le vent chante aux aurores Et goûte à la rosée, d'ores et déjà sur les boutons d'or Chacun sa chance comme me l'a dit Sidi Et si ça sent l'acide ici, il suffit d'une cédille Pour passer des murs des cons au mur du son, à soi de décider Si l'on accepte ou non que ce soit la merde ici Comme une envie de dire merci, à tous mes pairs qui pensent Que d'autres systèmes sont possibles, surtout les semaines où j'me perds Ceux qui pansent mes plaies, qui épèlent le mot PAIX Dans leurs actes, me rappellent pourquoi j'ai choisi d'écrire des couplets C'est vrai qu'on construit avec ce qu'on a reçu Et qu'c'est pas toujours évident, d'la cuillère d'or à la massue Mais chacun son bagage dans son cartable, son jeu d'cartes Son point départ et la façon dont on assume Qui cherche... marche, et lâche du leste Pas d'cailloux blancs comme traces, mais des certitudes laissées Quelques graines qui ont peut-être poussé, devenues arbres Qui sait? Le monde ressemble surtout à comment on le regarde Je crois, et vois aussi tant de lunettes noires Autour de moi, serait-ce une raison pour perdre espoir? Non, non, tout est cercle concentrique Partant du corps, de l'esprit, les phœnix renaissent de leurs cendres Comme me l'a dit Sidi, chacun sa chance Même si j'ai entendu tant de: qu'est-ce que ça change ? Les réponses sont enfouies dans chacun de nos sens Avant l'antichambre du trépas, on a chacun sa chance On a chacun sa chance, on a chacun ses choix Chacun son temps, chacun sa voie, chacun son chant, chacun sa foi On a chacun sa chance, chacun ses choix Mais sache qu'on a tous sa chance en soi
8.
Tobrouk 04:12
Wouf wouf aboient les chiens, C'est dingue comme la peur du destin Pousse à se mettre en groupe et on devient vite comme un fou de foot Comment veux-tu qu'on se la coule douce, hein? Quand le voisin a besoin d'un coup de pouce et qu'on se tourne les siens Comme si coûte que coûte tout se réglait à coups de coudes Pourtant mes coups de tête sont basés sur des coups de foudre Dans une jungle de fourre-tout, les mots comme coupe-coupe Même si pour beaucoup je vole au dessus d'un nid de couillons Coucou, On grandit en mangeant beaucoup de soupe En laissant mijoter son bouillon, en persévérant même à bout de souffle Même si les paupières se boursoufflent Les yeux comme des soucoupes, toujours rivés sur le brouillon C'est clair que les pistes sont brouillées, que certains quotidiens sont bouillants Et que trop souvent les mêmes continuent de douiller Même si les joues ne sont plus mouillées, y a comme un goût de souffre Ainsi qu'un doute sous la boîte crânienne, quelque chose à fouiller Le grain de sable dans les rouages rouillés Ou celui de couscous qui manque de se noyer dans la choucroute Entre finir bouche-trou, ou marcher en babouches trouées C'est choisi une fois pour toute, car la vie est toute courte Tous dans une course de relais dont personne ne sort vivant Le tout est de savoir ce qu'on laisse aux suivants Tous, tous dans le même train, avec pour refrain Un tchouk tchouk quotidien, un taxi pour Tobrouk Je veux dénouer les nœuds, renouer avec les vœux Que j’avais quant à la vie alors que je n’étais que morveux Ca m'époustoufle, le fardeau qu'on accumule Alors qu'on a qu'une mule, pour notre petit bout de route On a beau lever les yeux ou louer les cieux Trop de poids sur l'essieu fait que ça nous cloue dessous Puis on fulmine à s'en faire mal les soirs de fool moon Se sent vampirisé, pour ne pas dire que ça nous troue le cou Un tumulte qui ne nous appartient pas Mais qu'on a accueille à bras ouvert, même si ça fout le souk On lui met un couvert, un cataplasme plutôt qu'une catapulte Un pataquès de plus qui n'a pas sa place Du bord de la falaise au gouffre, il n'y a qu'un pas Du médoc au poison, il n'y a qu'une goutte Faudra être précis lors du dosage du biberon des bouts de chou Ou y aura de la citrouille en potage bien avant les douze coups Tous dans une course de relais dont personne ne sort vivant Le tout est de savoir ce qu'on laisse aux suivants Tous, tous dans le même train, avec pour refrain Un tchouk tchouk quotidien, un taxi pour Tobrouk Yo, bande de bachibouzouks, à bord de mon tuk-tuk Je pétarade, loin de la pureté du doudouk On est tous le plouc de soi-même, quand on parade De l'esbroufe, d'la mascarade, on reste parfois tous en carafe A se rendre malade, à force de vendre des salades Faire plus de bruit que les autres, pour hériter d'une écoute sourde Besoin d'aller faire une petite ballade Prendre le temps de se rappeler qui nous à passer la balle Une envie de poser les malles, d'alléger les bagages D'aller ouvrir la cage qui faisait qu'le zozio chantait mal Si l'histoire est déjà écrite, comment la raconter? Le destin on peut l'accueillir ou l'affronter Tu veux qu'j'te dise quoi, que j'arrête mon discours Que ma disquette a des dossiers trop lourds, que j'te donne mal à la tête Certes je rappe ce que j'ai dans l'estomac, que je rumine tout le jour On me parle de blé, moi qui voulait manger du boulgour Tous dans une course de relais dont personne ne sort vivant Le tout est de savoir ce qu'on laisse aux suivants Tous, tous dans le même train, avec pour refrain Un tchouk tchouk quotidien, un taxi pour Tobrouk ...ou pourquoi pas Tombouctou
9.
A la pêche à la baleine je ne veux plus y aller J'ai laissé a ligne de l'horizon l'avaler Le décor, une plage, peu de gens dans les parages Hors de l'espace-temps, les rochers n’ont pas d’âge Je marche dans le vague, les vagues avalent mes empreintes Le sable est à nouveau vierge de mes rêves, de mes craintes Elle, étendue sur son flan, ballottée par l’écume Le regard flottant au loin, à moitié dans les brumes Terme du parcours, entre terre et mer, même les plus téméraires Posent les rames à leur tour pour aller s’abreuver d’éther Et ça a duré tout un beau jour, ou peut-être une année, voire trois Je ne sais plus par quoi, et par où j’ai navigué À lutter à contre-courant aux côtés d’une baleine échouée Qui s’apprêtait à prendre le large, alors que je rêvais d’une bouée Fallait-il la remettre à l’eau, lui permettre de repartir au loin Ou juste se soumettre à la loi qui dicte tout être Tiraillé entre les « peut-être », et se sentir coupable, oui D’entraver le destin, d’être celui qui ne comprend rien Je n'entendais plus aucun son n’écoutant que mon espoir Et ne percevais plus son chant, résigné sur la fin de l’histoire C’est surtout la peur de la mort qui nous empêche de vivre Je l’ai appris près d’une baleine, pas dans un livre Partie pour d'autres rives, celle qui m'avala Dans l'antre de son ventre, et qui me vomit à Ninive A mis les voiles, vers le Walhalla, sur un sentier de cendres Bercée par les bras du vent, quelque part, par là-bas En plein deuil d’une baleine, un vide qui peut peser des tonnes Mais qui m’a fait des clins d’œil, depuis les parapluies d’automne Une drôle de lame de fond l’a prise par le fond de l’âme Vers d’autres banquises, non, ne fonds donc pas en larmes Bon sang, petit poisson, me dit-elle de ses fanons Tu ne tètes plus ta mère, ne te morfonds pas sur ton banc Je ne m’étonne donc plus si la vapeur d'eau qu’elle pulvérisait Ne coule pas de mes yeux, mais joue juste sur mon pare-brise Parce qu'une baleine, c'est balaise, à en perdre haleine Pas la peine de faire un malaise, de pleurer comme une madeleine Et c’est pas l’homme qui prend la mer, ça on l'sait depuis un moment C’est juste l’âme qui rend le corps, et non l’inverse, pas vrai, maman ? Le décor, une plage, peu de gens dans les parages Hors de l'espace-temps, les rochers n’ont pas d’âge Je marche dans le vague, les vagues avalent mes empreintes Le sable est à nouveau vierge de mes rêves, de mes craintes
10.
Jonas Marre de m'entendre dire ce qu'il ne faut pas Parents poules improvisés, faites-vous cuire un œuf au plat Laissez moi être l'exception qui infirme la règle Un atome de plus qui souhaite imprimer la flegme Vous vous foutez de moi à coups d'où tu fous tes doigts? Dites-moi plutôt vos folies et rêves, vos doutes et foi J'repense à toute les fois où l'on m'disait t'es fou d'être toi Quand j'ai tout fait pour éviter d'étouffer sous les étoiles Je voulais parler d'amour, j'ai vomi de la bile A croire que j'ai trop respiré l'air de la ville Peine à s'orienter en zone occidentale Pris le large, côtoyé toute une faune accidentelle Tordre les mots plutôt que mordre l’étau Depuis très tôt j'ai discuté les ordres Époque où l'on écope des pensées de hordes En pleine guerre des métaux, l'heure de couper les cordes Dans un décor aride Refleurir les déserts Comportement à risque Gaël Faye Dis-moi quelle est ma place? Je crois que j'suis paumé Entre le vieux sage fainéant et l'ignare diplômé Mon Dieu pardonne-moi tous les matins j'ai pêché Des poissons irréels auxquels je me suis harponné J'veux plus m'aplatir, mon horizon est vertical Leur seul Éden terrestre est un paradis fiscal L'artiste est un adulte qui crache les rêves d'un marmot Donc j'ai cassé ma voix, par terre des vers et des bris de mots Leur nez dans la poudreuse c'est tout schuss vers l'extase Les soirs de mélancolie j'me tape que des lignes de basses Souvent j'me perds moi le triste clown Entre le rap de Baudelaire et les poèmes de MF Doom J'ai peur d'être cynique, pessimiste ou défaitiste D'être un chiffre, une croix, un nom sur une liste J'ai peur mais j'me soigne Je suis un nuage de rêves suspendu à l'orage Rox Ma musique n'est pas neutre, elle ne le sera jamais Reflet d'mon âme elle est un cheval, je n'lui mets pas d'harnais J'la monte à cru, même sur des pentes ardues Ressens l'présent, ne m'soucies pas de c'que le monde a cru Laisse l'instant me guider, mes rêves d'enfants filer On s'redéfinit en retrouvant l'sens de l'inné Débarrassé du surplus d'culpabilité J'n'essaie plus d'faire l'unanimité Juste d'être moi-même, au delà des barrières Conditionné par hier, je pars, demande à Gaël Faye Crache un arrière goût de moyen âge Comment avancer si on ne tourne pas les pages Bas les pattes, ne touches pas à mon âme si ce n'est avec douceur Je n'veux plus porter les stigmates de la douleur Dans le calme, je me reconnecte à mon être Et là vois qu'en l'autre je peux me reconnaître Edgar Sekloka J’assombris l’Ego pour m’ensoleiller La lumière c’est les autres, embrasse-moi pour essayer Chérie, c’est de l’amour que je charrie dans mes écrits Je renverse le Ciel, quand je rappe une étoile atterrit Des astres, c’est ce qu’on était avant le désastre Avant que le chiffre d’un pays ne remplace l’État de grâce Remplace les rêves en fouillis, les rêves qui fourmillent Aujourd’hui, les beautés humaines sont enfouies Ou en fuite, je les retrouve chez le soldat de pacifisme Le muslim qui shalom, l’artiste idéaliste Mes pensées, des bégonias Offertes en bouquets de rimes aux condamnés du procès de Rivonia Culture plurielle comme ma pigmentation Tu t’interroges sur ma peau car elle te remet en question Pupille de deux Nations, je garde un œil sur chacune Dans un désert de poésie, fais donation d’une lagune
11.
Le Couteau 03:33
Ils ont ces couteaux dans les poches, s’en vantent avec les potes Et s’en moquent qu’ils furent forgés à une autre époque Histoire courte ignorée de beaucoup trop Ainsi j’te te ramène à l’âge de fer de ces couteaux Un temps où cette lame était le seul moyen de clamer Son existence, c’était cela ou cramer Graver son nom sur les murs quand l’arbre généalogique Avait perdu sa logique, mystère de la géologie Les seules strates étaient les classes sociales des States L’esclavage aboli, mais pas de place sur l’estrade Alors on a planté cette culture, fait ses marques Bien souvent tracées de l’autre côté de la marge C'était barge, quartiers à couteaux tirés Nouveau phénomène et toute une jeunesse attirée Les exclus admirés sortant de la ligne de mire Tout a démarré là où le chaos demeurait Le soufflet de la rage chauffait le couteau à rouge Défonçant les barrages, une envie de goûter à tout Petit à petit les destinées se permutent Et cette lame permit d’extraire pas mal de balles perdues Le couteau coupe, laisse ses marques Oups, paré à trancher les amarres Je passe sous la loupe une page de l’histoire Où la rage et l’hystérie rajoutent un art sur la liste On n’imaginait pas s'couper de telles parts de bifteck Avec ce couteau, et ça a recoupé aussi sec De la famine à l’orgie, ce fut la débandade Bandes adverses, de quoi verser des larmes comme dans Bess et Porgy On avait presque négligé l’âme de cette lame De cet outil, par gain, C’était plus pourquoi, mais pour qui Puis certains se complaisent à tripper sur son manche Le décorer de diamants, perso, je trouve ça moche Mais, à la longue, cette lame s’émoussa Ne tranchant plus aussi net, plus la même secousse Ça impressionne quelques minettes et les gosses de riches À la longue la baïonnette fit surtout figure de grosse triche La cible devint les autres protagonistes Que l’on taille et que l’on crible et l’espoir agonise Une lame qui avait su percer le rideau de l’ombre Avait taillé ses propres voiles à trop se soucier de l’onde Je cause, avec dans ma poche, mon petit couteau suisse Plein d’outils que d’autres n’ont pas, comme cet ouvre-boîte Une lime à ongle, une petite lame inoffensive Un cure-dents car je ne mange pas que du riz et des pâtes Qui suis-je alors, hein, pour juger les autres surins C'est sûr, j'ai pas grandi aux pieds du mur ni dans le purin Mais il porte sa croix, aussi petite soit elle Et souhaite, encore une fois, produire quelques étincelles C’est pas une arme blanche, mais noire et latine Qui m’a permis d’aiguiser ma voix sur des platines Héritier d'une culture apprise sur le tas et le tard Je représente d'abord mes vérités et mes tares Le couteau, à soi d'en choisir l'usage Toujours dans ma poche, même si on dit qu'j'ai plus l'âge C'est avec lui que d'la scène j'ai perdu mon pucelage Et poursuivis mes rêves des plus fous aux plus sages
12.
J'aime à me balader sur les toits Plus près des étoiles, en bas je suis à l'étroit Pas toi? Décoller de ce train-train sournois Qui pèse sur mon sur-moi, qui m'a à l'usure Ressusciter le temps tué dans les huées A mes heures perdues, pouvoir enfin me retrouver Fils des nuées, on l'oublie trop vite Aux pieds des édifices qui nous prennent en orbite Plus proche de la lune, de mes ancêtres De quelques dizaines de mètres, d'une volute de brume L'horizon est un cercle, et l'au-delà est incertain Si le ciel est grand, et ben sers-toi Moi, sur les toits, sous les étoiles J'y nettoie mes émois, mes états d'âmes Y déploie la voix lactée, sur mes voiles Y vois mes actes, et mes tas de semblables Sur les toits, plus qu'un murmure de voix Rien qu'une rumeur au loin, une petite cure de calme Un bol d'heure pure, un pur bol en haut d'une échelle Le bonheur est dans le près, si tu essayes Seul, devenir l'homme invisible L'œil fleurit la nuit, quand la routine pète un fusible Face au manège des ménages, ombres chinoises De mon sombre nichoir, la gravité s'allège A l'aise, tuiles passées sous mes pieds Ici c'est le paradis pour épier Ce périmètre où je gravite, les mécanismes où je pars vite Sur la tête de ma ville, les nuages m'invitent Regard en l'air, je scrute en quête D'un autre ovni, et oui je repars en mer En haut du mas, l'attrait du lointain Quand tout est éteint, capter que tout est un J'ai vu des soleils naître et mourir J'ai vu des êtres paître et d'autres courir La tête pleine de peut-être lors des nuits sans sommeil A me demander quels rêves j'allais nourrir Se débrancher pour se reconnecter Penché sur le vide, qu'est-ce qu'on veut collecter? Sous le coup de la loi de l'attraction Avec du plomb dans l'aile, on ne s'envole que par fraction De son perchoir, le prêcheur au crachoir En quête de fraîcheur a reposé sa mâchoire Tard, ce soir dans la noirceur Car trop de lumière et les étoiles se meurent
13.
Oxymore 06:02
Méfie toi de l'oxymore, c'est un pléonasme Complexe, ça va pas plaire aux masses Drôle d'époque où y a des poules qui mordent Des eskimos du désert, du pétrole au Pôle Nord Je barbote de tribord à bâbord Qu'est-ce qui viendra après, ce qu'on se demande d'abord Comment se mettre d'accord, tous tellement tiraillés Qu'on devient son meilleur ennemi, son pire allié On a croqué la pomme, Steve a bien fait son job Des jaunes, tués dans l'œuf, vu les conneries qu'on gobe Réponses toutes faites, sans qu'on se pose de question Quête de liberté, en état d'arrestation Mains sur la tête, non, sur le clavier Qwert, Azerty D'où j'écris ce texte, même si homme averti Pas encore trouvé l'art et la manière De faire corps avec mes rêves, mais marre de la lanière Les envies de voyages du sédentarisme C'est la main sur la carte postale, les pieds dans la crise Quitter son bocal est un comportement à risque Quand c'est normal de chercher la paix dans la rixe Mais tu le sais, c'est jamais tout noir ou tout blanc Entre galaxies et trous noirs, la vie c'est souvent troublant Rêve de trouver le silence, la gueule ouverte Paradoxe de plus, oxymore qui s'est plus où se mettre De toutes manières on finira tous occis, on finira tous morts Ce qui compte c'est ce qui existe, pas le résultat des autopsies Ce qui persiste et qui transcende les oxymores Ours bipolaire mal léché sur la banquise Faut se jeter à l'eau, quoi que les gens disent Surpasser ses hantises, y aura bientôt plus de glace On avance ou on coule, mais on ne fait jamais de surplace Le fossé s'écarte, les cartes sont faussées Certains sont même prêts à se battre pour bosser Pour survivre, s'offrent en pâture aux bourreaux Et s'évadent par les distractions qui filent le barreau Qui suis-je pour juger avec ma haine à purger A jouer les purs, y a que moi que je peux gruger Même quand je parle d'amour, y a une saveur douce-amère Encore trop de pleurs, trop de peur autour, d'où sa mère la ... Bref, trop d'enfants de Pétain Garants du pétrin jusqu'à ce que ça pète, hein Plume dans le goudron pour recycler mes bourdons Sublimer mes rancunes, plutôt que sortir le gourdin Couper des cordons, pour me sentir relier Nommer des conneries pour éviter de les relayer Sous forme de silences, bien trop bavards Marre d'hériter d'une générosité trop avare Tous, les fruits de tant d'oppositions Attention, funambule sur fil à haute scansion A contre courant pour trouver un sens à la vie Jusqu'au jour où la mort m'aura ravi De toutes manières on finira tous occis, on finira tous morts Ce qui compte c'est ce qui existe, pas le résultat des autopsies Ce qui persiste et qui transcende les oxymores Les plus belles roses poussent dans la merde, terreau fertile Premier exemple en tête, les graffitis Pour respirer, il a fallu trouer la couche d'ozone Et clouer un type pour pouvoir parler d'amour aux autres Signatures à récolter pour sujets importants Envoyées de mon portable, merci le sang du coltan Nul n'est au clair, et quand j'écris sous la lune Ce n'est pas à la bougie, mais à l'énergie... nucléaire A combien le prix d'une éducation? Grandir dans un pays où les banques taisent les transactions Les dés sont pipés, moi un peu dépité Plus j'apprends et plus mes certitudes ont splitté Forger sa foi dans les brasiers du doute Chaud comme la guerre froide, ou la mer morte La terre-mère elle en a vu passer des routes Des cohortes d'antithèse et n'en est pas à sa dernière On fait avec les moyens du bord, les barrières Se mettre en avant tout en restant sur ses arrières A grands coups de carrières, la montagne a disparu Mystère de gloires bâties sur la misère des vaincus Un système qui est la somme de nous-mêmes De ce que l'on sème, on verra où ça nous mène Soif d'épanouissement quand un tiers du monde à faim J'avoue, j'ai pas trouvé le mot de la fin De toutes manières on finira tous occis, on finira tous morts Ce qui compte c'est ce qui existe, pas le résultat des autopsies Ce qui persiste et qui transcende les oxymores Oxymore, mot compte double, doux et exécrable Avec un X et un Y, ça doit valoir des points au Scrabble

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released October 30, 2015

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JONAS OXYMORE Geneva, Switzerland

Jonas, rappeur genevois, c'est tout d'abord la qualité d'une plume aiguisée qui nous saisit, une signature particulière dans la façon de jouer des mots, de leurs sons et sens, et de détourner l'attendu. Il développe ainsi une approche sensible et chirurgicale de la complexité humaine sur des trames sociales, politiques ou intimes. ... more

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